• Notre seul ami commun Boris Mirroir Vide Cocagne

Mon résumé en un GIF

Mon (humble) avis

Vide Cocagne sort en 2021, un recueil de 3 bandes dessinées que je n’avais pas lu dans leurs premières versions, ni vu passer d’ailleurs, ça s’appelle « Notre seul ami commun » et c’est signé d’un certain Boris Mirroir.

Mais Boris Mirroir, je connais ! enfin à cet instant je crois…

J’en ai déjà lu, mais toujours associé à James. Et à ce stade, je ne sais plus qui des deux est scénariste sur les travaux que j’ai lu.

Le dessin, lui, me parle immédiatement. C’est indescriptible mais il me réconforte, il est comme une madeleine de Proust. Ce dessin est entre les dessins animés de mon enfance, les jeux vidéo que j’aime et je lui trouve même un petit côté Calvin et Hobbes que je ne saurai décrire….

PAR CONTRE je ne sais absolument rien du contenu. J’aurai pu googlisé, mais en fait en deux secondes, mon œil s’est porté sur le nom de la maison d’édition, et si je ne t’ai pas perdu en court de route la maison c’est Vide Cocagne. Voir ici le culte que je leur voue.

Avec ce seul argument, l’affaire est faite ! J’acquiers donc la nouveauté de la maison. Je la mets cependant de côté une bonne semaine parce que « non je ne suis pas d’humeur pour l’humour »… Quand je la lis enfin, en pensant bien me marrer (ben quoi les perso là, ils ont l’air rigolos), je me fais kidnapper dans une œuvre qui me marquera longtemps, j’en suis aujourd’hui persuadée.

Parce que jeune padawan, la seule certitude, c’est qu’il ne faut jamais avoir de certitudes (conseil de vie #1), et que ce que j’avais retenu de Boris Mirroir c’était son humour, mais ce que j’avais oublié c’est que cette maison d’édition s’obstine à me foutre des claques.

Avec cette quasi autobiographie, l’auteur nous livre une tranche de vie, pas la plus facile, pas la plus glamour, pas la plus insouciante. Ce genre de moment où, dès que tu crois pouvoir souffler, un nouvel obstacle arrive sur ton chemin, tu subis et tu tends le dos au boss du game. C’est un peu ce que fait notre narrateur, un perso trop mignon qui fume et qui boit, qui dévale les pentes avec son skate et qui même quand il trébuche se relève. Ca force vite le respect.

Notre seul ami commun est brillant tant par le fond que par la forme. Boris Mirroir est un artiste multi-talentueux, en plus d’être drôle – ce qui n’est déjà pas donné à tout le monde-, il est aussi graphiquement dans la maitrise de la composition, de personnages auxquels on s’attache éperdument, dans la maitrise de la couleur et de la trame. Et bordel dans une maitrise absolue du scenario qui te fait passer du rire aux larmes, qui se déroule sous tes yeux éberlués et que tu ne peux lâcher. Boris Miroir maitrise sa fin autant que son début (et je suis super exigeante sur les fins de bouquins).

Là en fait, c’est un vrai coup de génie, parce qu’avec cet ouvrage, chaque lecteur.rice peut être intimement convaincu que cette bande dessinée a été écrite pour lui/elle et uniquement pour lui/elle… et toute la finesse d’un auteur de cette trempe et toute la magie qui en résulte c’est que c’est le cas.

A offrir à:

  • A quelqu’un.e qui écoute en boucle Joy Division
  • A ton/ta pote geek
  • Aux amateur.rice.s de poésie moderne
  • A vous parce que vous l’avez mérité
  • A tous les autres, parce que tout le monde devrait vénérer Boris Mirroir.

Le son dans les oreilles qui va bien avec:

J’en parle ici aussi

Dans Persistance Rétinienne à 6’21 exactement