2024 a beau avoir été une année riche en sorties éditoriales je n’ai pas lu autant que je l’aurai voulu (moins de thunes, moins de temps, plus de flemme….). Pour autant j’ai compté 96 lectures ce qui n’est pas ridicule et me donne le courage de vous faire mon top 5 de 2024. Pour chacun je vous donne le résumé de l’éditeur mais bien entendu j’écrirai une chronique pour chaque plus tard. C’est parti !

5- La vie pleine de joie du triste chien Cornélius de Marc Torices chez Actes Sud BD

« Cornelius est un chien naïf, lâche et sans doute dépressif qui travaille comme garçon d’entretien dans un centre sportif. Il est témoin de l’enlèvement d’Alspacka, la nièce de son patron. Alors qu’Alspacka tente de s’évader de sa prison. Cornelius, lui, entre dans une spirale d’actions malheureuses qui conduisent les détectives enquêtant sur l’affaire à penser que Cornelius est le ravisseur. Ce simple MacGuffin permet à Marc Torices de bâtir la structure narrative de son récit comme une anthologie de fanzines, magazines, journaux, qui convoque toute l’histoire graphique de la bande dessinée internationale. Les registres de langage accompagnent la dramaturgie du récit et fouillent la psychologie de ses personnages. »

4 – A la ligne de Julien Martinière chez Sarbacane

« Au fil des heures et des jours le besoin d’écrire
s’incruste tenace comme une arête dans la gorge
Non le glauque de l’usine
Mais sa paradoxale beauté. » – Joseph Ponthus

« Ouvrier intérimaire, Joseph embauche jour après jour dans les usines de poisson et les abattoirs bretons. Le bruit, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps s’accumulent inéluctablement comme le travail à la ligne. Ce qui le sauve, ce sont l’amour et les souvenirs de son autre vie, baignée de culture et de littérature. Par la magie d’une écriture drôle, coléreuse, fraternelle, l’existence ouvrière devient alors une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœuf et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes.

D’après le roman de Joseph Ponthus. »

3- Pour une fraction de seconde : la vie mouvementée d’Eadweard Muybridge de Guy Delisle chez Delcourt

« Bien avant Edison et les frères lumières, Muybridge est le premier homme à dompter le mouvement et à projeter un film. Guy Delisle tire le portrait d’un pionnier du cinéma, injustement oublié par l’histoire.

1855, Eadweard Muybridge, un jeune anglais qui ne s’intéresse pas particulièrement aux chevaux émigre en Californie. Passionné par un procédé technique qui en est à ses débuts, la photographie, il va rapidement devenir un des plus célèbres photographes de son époque. Aidé par l’homme le plus riche des États-Unis, il va réussir un exploit inédit : fixer sur pellicule la course d’un cheval au galop. »

2- Ullysse & Cyrano de Stéphane Servain, Xavier Dorison et Antoine Cristau chez Casterman

« Un récit sur l’apprentissage du bonheur, né d’une profonde amitié et d’une passion commune. Ulysse Ducerf va passer le bac. Les maths ne le passionnent guère, mais impossible de se défiler quand on est promis à un brillant avenir : l’École polytechnique puis la reprise, un jour, des cimenteries familiales. Telle est la volonté du père d’Ulysse, mais ce dernier est rattrapé par de graves accusations : 10 ans plus tôt, son entreprise aurait participé à l’effort de guerre allemand. La famille s’installe en Bourgogne, où Ulysse fait la connaissance d’un homme bourru et secret. Le choc est immédiat : Cyrano et la grande cuisine vont bouleverser à jamais la vie d’Ulysse… Ce récit culinaire dans la France des Trente Glorieuses mettra en appétit ses lecteurs tout en posant des questions aussi nécessaires qu’universelles : qu’est-ce que le plaisir ? Où se trouve l’épanouissement… et comment l’atteindre ? »

1- Revoir Comanche de Romain Renard chez Le Lombard

« Quelque part au fin fond de la Californie, au début du XXe siècle, Cole Hupp vit à l’écart du monde, en attendant la fin. Mais en fait de Faucheuse, c’est Vivienne, une bibliothécaire curieuse de connaître la réalité du Far-West qui frappe à sa porte. Elle connaît son véritable nom : Red Dust, une légende inscrite dans la poussière et le sang du Wyoming. Vivienne est porteuse de nouvelles inquiétantes. Le ranch Triple 6, haut lieu des faits d’armes de Red, ne répond plus. Le vieux cow-boy n’a d’autre choix que de reprendre la route vers son passé. Un voyage à rebours parsemé de fantômes et de regrets au bout duquel il espère revoir celle qu’il n’a jamais pu oublier, Comanche. »

Bonus- La Route de Manu Larcenet chez Dargaud

« L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites, censés les aider dans leur voyage. Sous la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l’humanité. Survivront-ils à leur périple ?

Après « Le Rapport de Brodeck », Manu Larcenet adapte de nouveau une œuvre majeure de la littérature. Couronnée par le prix Pulitzer en 2007, « La Route » a connu un grand succès et a été adaptée au cinéma en 2009 avec Vigo Mortensen dans le rôle principal.

Avec cet album, Manu Larcenet réussit une adaptation d’une originalité absolue et pourtant d’une totale fidélité. En posant son trait sous les mots du romancier, en illustrant les silences du récit, l’artiste s’est approprié l’univers sombre et fascinant du roman de Cormac McCarthy.

D’un roman-culte il a fait un album d’une beauté saisissante, à la fois puissant et poignant.

Incontestablement un des chefs-d’œuvre de la bande dessinée moderne.

Cormac McCarthy a signé plusieurs romans phares dont « La Route » mais aussi « No Country for old men », également adapté par les frères Coen au cinéma. Son œuvre est essentiellement disponible aux éditions de L’Olivier (et Points), associées à Dargaud sur ce projet. L’écrivain est décédé le 13 juin 2023.

Son roman, publié aux Éditions de l’Olivier et chez Points pour la version poche, a été vendu à près de 800 000 exemplaires. »