Mon résumé en un GIF

Qui sont-ils ?

J’ai découvert la maison d’édition Vide Cocagne un peu par hasard. Je suivais de près un auteur qui a marqué ma carrière de libraire, son nom: Terreur Graphique. Et à l’époque (attention instant boomer) où les réseaux sociaux étaient une de mes grandes sources d’inspiration pour découvrir de nouveaux super talents de la bayday, ben Terreur Graphique m’a donné à voir, à lire, à découvrir des auteurs qui avaient peu ou prou le même humour que le mien, le même âge aussi et donc les même références culturelles ou presque.

Quand il a dirigé la revue de l’Alimentation Générale, chez Vide Cocagne donc (oui je sais on s’y perd dans mes phrases trop longues), j’ai découvert qu’à deux pas de chez moi (ici Le Mans ou presque, là-bas Nantes ou presque), il existait un nid.

Oui un nid ! Un endroit chaleureux, qui bichonne, qui couve, et qui laisse prendre des risques à des auteurs talentueux et qu’on dit de niche (boum tu la vois la métaphore filée ???).

Pourquoi de niche me direz-vous ? ben parce qu’ils ont tous en commun d’avoir de vrais parti-pris graphiques et/ou scénaristiques, parce qu’ils écrivent sans concession, parce qu’ils ont dé-montré que malgré ce que les réacs de l’époque disaient, il existait bien une nouvelle génération de créateur.rice.s et Vide Cocagne a été et est toujours un superbe réservoir.

Concrètement on y lit des BD que certain.e.s diront « alternatives », d’autres lui adjoindront l’adjectif « indé ».

C’est pas faux hein, c’est juste que c’est limitant je trouve. Moi j’aime à dire qu’ils donnent à voir et à lire des livres qu’on a jamais (même partiellement) lu ailleurs, qu’à chaque fois on est surpris.e, souvent dérouté.e.s, qu’on y découvre un sujet, un style graphique, un regard nouveau et qu’effectivement ça ne plaira pas à tout le monde ET TANT MIEUX.

Pourquoi je les aime ?

Il n’y a rien de pire (pour moi) qu’une œuvre qui fait consensus, derrière consensus il y a très souvent mou ou pire encore « un travail consensuel ». Je ne juge pas celles et ceux qui en produisent volontairement, déjà pour les artistes-auteurs l’œuvre qui fait consensus risque de plus ou mieux donner à bouffer, qu’il faut aussi des œuvres qui permettent des passerelles faciles les unes entre les autres, mais souvenons-vous toujours que le consensus aura quoiqu’il arrive de beaux jours devant lui, alors que la prise de risque, le décalage, le hors-catégorie lui est en danger permanent (risque financier, politique, aseptisation de l’offre pour coller à la plus grande demande…).

Leurs publications

Leur ligne éditoriale

C’est ici que je suis bien limitée… pas que je n’aime pas, bien au contraire ! Juste que mon vocabulaire lui est trop limité et limitant. Mais je m’égare, Vide Cocagne c’est donc une maison d’édition Nantaise de bande dessinée singulières. Depuis près de 15 ans maintenant, j’ai tout lu d’eux parce qu’il y a une sorte de contrat moral entre le lecteur ou la lectrice et une maison d’édition. Je leur fais confiance pour rester dans cette ligne éditoriale (c’est à dire me surprendre) et du coup la moindre des choses que je peux faire en tant que lectrice c’est d’honorer ma part du contrat: je reste ouverte et à l’écoute.

Le big hic

Au moment où j’écris cet article, Vide Cocagne annonce sa futur mise en veille prolongée. Dans un an, ils arrêtent, c’est rageant mais c’est entendable les patrons sont aussi des auteurs prolixes et bon on sait que les petites maisons d’édition ont eu du mal avec la crise sanitaire (comme tout le monde mais en pire, enfin en pire y’a les auteur.rice.s mais nous y reviendrons). Ce qui veut dire c’est qu’il vous reste moins d’un an pour accueillir tout leur catalogue chez vous.

Pour vous aider je vous ai fait ma sélection de mes incontournables.

Mes coups de coeur chez eux

Alors mon plus gros coup de coeur est partout sur ce site, c’est sans conteste Notre Seul Ami Commun de Boris Mirroir: j’en parle ici ou encore plus bas. Parce que le fond, la maitrise du sujet et de la narration, parce que la forme avec ce graphisme nostalgique mais pour autant moderne.

Un de mes autres coups de coeur est l’ouvrage de Thomas Gilbert: Sauvage ou la Sagesse des pierres. Un récit poétique, charnel, animal et végétal, un graphisme sublime en bichromie, des planches incroyables qui ont marquées durablement ma rétine…

Halbob est un semi-génie pour moi. Avec Just Gimme Indie Rock! il a refait mes playlists bloquées à Nirvana, L7, Mudhonney, Sonic Youth… pas que je m’en sois lassée mais surtout que bon tourner toute sa vie avec 10 albums c’est pas bizance quand on se dit amatrice de musique. Avec ses ouvrages, il a ouvert des portes celles de genres vers lesquels je ne serai pas allée naturellement et celles de groupes complétement inconnus de mes oreilles. En plus la matière était drôle, piquante et hyper référencée. Malheureusement aux dernières nouvelles le titre était épuisé chez Vide Cocagne et vu ce que je vous ai dit plus haut cela m’étonnerai fort qu’il y ait une réédition.

Le dernier dont je voulais vous parler est une réédition par Vide Cocagne. Il est signé par un des boss de la maison d’édition mais aussi par l’un des boss de la bande dessinée: Monsieur Fabien Grolleau (j’en parle ici aussi). Avec Le masque du fantôme

J’en parle ici aussi